Ferme de montagne traditionnelle, l’Alpage de Porrez s’inscrit dans un héritage patrimonial et architectural riche, typique de la Haute-Savoie. Le restaurant d’altitude témoigne de l’histoire agro-pastorale alpestre de notre magnifique région.
Alpage de Porrez : un morceau d’histoire au cœur des montagnes
Erigées au beau milieu des montagnes, les fermes d’alpage sont indissociables de la vie agricole et économique de la Haute-Savoie. Perché à 1500 mètres d’altitude entre Combloux et Megève, l’Alpage de Porrez témoigne du lien puissant existant depuis toujours entre l’homme et la nature.
Trônant fièrement face à la chaîne des Aravis, le chalet de Christian et Laëtitia s’intègre parfaitement à son environnement naturel, dans la plus pure tradition des fermes d’alpage.
Les alpages sont exploités depuis la haute Antiquité. Longtemps, ils ont permis de fournir une grande partie de l’alimentation et ont été le moyen de se procurer le numéraire nécessaire aux achats indispensables comme le sel, les outils, les tissus. L’élevage (vaches laitières, moutons, chèvres) est lié aux alpages, symbole toute la vie des hautes vallées de Savoie. Le mot alpage vient du celte « alpe » ou « aulp », signifiant« pâturage d’altitude ». Exploitée depuis l’ère pré-romaine, « l’alpe » a donné son nom à toute la chaîne des Alpes. Ces habitations avaient pour première utilité de constituer un refuge aux éleveurs accompagnant leur troupeau dans les montagnes durant la saison estivale.
La transhumance vers les pâturages d’été était en effet rendue possible par la présence de ces fermes sobres et rudimentaires qui se dévoilent aux randonneurs entre 1200 et 2500 mètres d’altitude. Les fermes étaient bâties dans le respect de l’environnement avec des matériaux (bois, pierres…) disponibles sur place. Tout le village était mobilisé pour la construction et les habitants se relayaient pour prêter main forte aux fermiers afin d’achever la construction le plus rapidement possible.
La riche histoire de l’Alpage de Porrez
Le chalet tel qu’il est aujourd’hui n’en est pas à sa première rénovation, loin de là. L’anecdote est ancienne mais elle mérite d’être contée. En 1928, le chalet original de l’Alpage de Porrez a été détruit par un incendie volontaire. La ferme est reconstruite en 1929, notamment avec une charpente neuve assemblée à Cordon et transportée dans la montagne avec des chevaux. Elle prend le nom de Ferme de Bellevue.
La cause de l’incendie n’a été connue que plusieurs années après le sinistre. Il s’agissait d’une sombre histoire de vengeance liée à un problème de voisinage, révélée par l’incendiaire sur son lit de mort. Pris de remords sur le point de rendre son dernier souffle, ce dernier avoua qu’il s’était en fait trompé de chalet…
L’Alpage de Porrez a depuis connu bien d’autres chantiers. Loué dans les années 1950 par une famille de Sallanches – qui avait l’habitude d’y monter à pied par le chemin de la Jorasse – il est vendu en 1997 par Francis Baz à François Périnet.
Ce dernier a pour projet de créer un restaurant sur le lieu-dit de Porrez (commune de Saint-Roch). François Périnet mène d’importants travaux de rénovation entre 1998 et 2002. Le 26 janvier de cette année-là, il célèbre le premier service de son restaurant d’altitude et qui prend le nom d’Alpage de Porrez.
Les lieux sont ensuite rachetés dix ans plus tard par Gérard Dandeville, qui revend le chalet en 2017 aux propriétaires actuels, Laëtitia et Christian. Le couple lance d’importants travaux qui dureront deux ans. La rénovation permettra d’encastrer le chalet dans son environnement, d’agrandir l’habitat et le stockage sous la terrasse et de transformer l’ancienne ferme en lieu de vie pour la famille et les clients.
Les premiers repas confectionnés par le chef Christophe sont servis en 2019 à l’Alpage de Porrez.
Pour déguster la cuisine raffinée et gourmande de l’Alpage de Porrez, les réservations sont obligatoires. Fermé à partir du 21 octobre, l’Alpage rouvrira ses portes le 16 décembre pour la saison hivernale.